Jean-François Copé a-t-il piégé Nicolas Sarkozy ?

Quand un remaniement s'annonce au gouvernement, on pense à .... Jean-François Copé pour remplacer François Fillon. Quand un changement à la tête de l'UMP est proche, on pense à ... Jean-François Copé pour succéder à Xavier Bertrand.

Si la presse y pense et imagine facilement une montée en puissance de l'avocat d'affaire que ce soit au sein du gouvernement ou du parti présidentiel, c'est que Jean-François Copé a pas à pas tisser sa toile chez les élus et militants de l'UMP. Au point de s'imposer progressivement comme l'homme incontournable au regard des changements à venir ? Je le pense.

Mais la montée en puissance du porte parole du gouvernement de Jean-Pierre Raffarin sous Jacques Chirac, fait-elle plaisir à notre Président ?

On peut imaginer que non, tant Jean-François Copé a été le poil à gratté du sarkozysme depuis l'élection présidentielle; et franchement si j'étais dans la peau de Nicolas Sarkozy, je serai entrain de réfléchir activement à la chute de cet ambitieux !

Malheureusement, pour le Président, si il est un présidentiable potentiel (pour 2017, hein !) qui s'est fait sans lui à l'UMP, c'est Jean-François Copé !

Et si l'homme est aujourd'hui parmi les plus populaires dans son camps (voir le sondage BVA consacré), Jean-François Copé le doit avant tout à son esprit critique face au sarkozysme triomphant ou déclinant.

Contrairement à Eric Besson, Xavier Bertrand, Rachida Dati, Rama Yade, etc... Jean-François Copé n'a pas bénéficié en 2007, d'un coup de pouce du président, pour ne pas parler de "fait du prince" dans certains cas.

C'est pourquoi, on peut imaginer que si le chef des députés UMP, prend la tête du parti, ce sera certes par la volonté du chef de l'Etat mais cette volonté ne sera -t -elle pas contrainte ?

Si comme le dit Jean-François Copé, il a proposé ses services à Nicolas Sarkozy, si c'est bien au Président que reviendra le choix de la personne qui dirigera son parti, je pense que ce choix s'imposera à l'occupant de l'Elysée de l'extérieur.

Qui pourrait comprendre chez les élus, les militants et les sympathisants UMP que Jean-François Copé n'obtienne pas un poste à la mesure de sa montée en puissance ?

Nous sommes en 2010, Nicolas Sarkozy doit préparer un parti et un gouvernement de campagne. Le fidèle Xavier Bertrand a déçu à l'UMP, l'ami Brice Hortefeux, ministre de l'intérieur, est déjà à la bonne bonne place, la très sarkozyste Nadine Morano n'a pas la carrure pour diriger le parti, le zélé Eric Besson semble plus sarkozyste qu'umpiste...

Jean-François Copé a déjà fait savoir que le poste de premier ministre n'est pas son objectif, puisque l'homme se paie le luxe de pouvoir choisir ce qui est le mieux pour l'avenir (de la France, de l'UMP ou le sien ?), il le dit haut et fort : Il veut diriger le parti présidentiel !

L'influence de Jean-François Copé est grandissante à droite, son culot le rend intéressant pour la presse et à moins d'une erreur monumentale d'ici à la date du changement de direction, je ne vois pas comment, Nicolas Sarkozy pourrait imposer  sans explication, sans lot de consolation conséquent et sans dommage pour sa campagne présidentielle, une autre tête ?

C'est ainsi, que celui que le Président tout puissant de 2007 a mis à la tête des députés sarkozystes pour qu'il oublie dans son placard que l'ouverture a freiné des ambitions gouvernementales à l'UMP, a réussi à devenir incontournable au sein du parti présidentiel au point de contraindre le chef de l'Etat à lui faire confiance pour mener sa machine de guerre jusqu'à l'élection présidentielle ?




Sources : Le Monde, mon blog

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