A Washington, en septembre 2006 Nicolas Sarkozy, alors simple prétendant à la fonction de Président de la République, dénonçait "l'arrogance française" et jurait vouloir y mettre fin... Où en sommes nous aujourd'hui ?
Et bien, je dois avouer que je considère que Nicolas Sarkozy a tenu promesse sur ce point puisque ma qualité de française n'est plus un facteur que j'aime à rappeler à mes interlocuteurs étrangers.
Autant, j’éprouvais une sorte de "fierté" à appartenir à un pays, certes petit et arrogant, mais capable d'adopter des postures "droit de l'hommistes" ou d'indépendances quand cela était nécessaire, autant j’éprouve une certaine gène voir une honte, lorsque pris en flagrant délit de discrimination notre pays s'obstine à faire la leçon à ses partenaires !
Car enfin, comment justifier que notre ministre de l'intérieur, actuellement en procédure d'appel après avoir été condamné pour injure raciale (encore une source de fierté, peut être ?), oublie le droit européen fondé sur un principe de base de respect des droits de l'homme ?
"La discrimination des minorités ethniques est inacceptable" a déclaré le Président de la commission Européenne selon le Figaro. Et qui peut dire le contraire ? Personne ! Personne ne peut justifier qu'en Europe sachant de surcroît le passé de ce continent, un pays, fondateur ou pas, désigne une population comme fauteur de troubles !
Quelque soit les résultats des sondages en la matière, quelque soit le sentiment des français à l'égard de l'Union Européenne, les règles de droit, le respect des peuples ne peuvent souffrir d'exception. La France a commis une faute c'est indiscutable.
Pourtant, notre Président, plutôt qu'adopter le profil bas ou de prononcer un discours historique visant à rassurer ses partenaires et à affirmer l'attachement de la France pour le caractère universel des droits de l'homme, s'entête à provoquer l'Europe et à exiger qu'on respect la France !
Les excès de zèle de Monsieur Sarkozy ont déjà fait l'objet de critiques par le passé, la presse étrangère ne s'était elle pas moquée de la "vantardise" du Président lorsque celui-ci avait jugé le Président Obama " mal informé sur le changement climatique" ?
"On le connaissait "vantard", "hyperactif" et"familier", mais, cette fois, Nicolas Sarkozy"s'est surpassé", note le quotidien britanniqueThe Guardian. En l'espace d'un déjeuner, "le président français s'est débrouillé pour rabaisser Barack Obama, traiter Angela Merkelavec condescendance et insulter" le premier ministre espagnol. Seul Silvio Berlusconi a été épargné. "
Nous avons un Président qui a déclaré "l'important dans la démocratie, c'est d'être réélu" considérant ainsi que sa réélection est gage qu'il a mené une bonne politique...
Mais une bonne politique au regard de qui et de quoi ? De la satisfaction immédiate de son électorat ou de la place qu'occupera la France "sous Nicolas Sarkozy" dans les livres d'histoires ?
En éclipsant les ministres, en réagissant à chaque polémique, en multipliant les déplacement nationaux, en devenant un Président-Premier ministre, et surtout en oubliant que la France n'est pas née avec lui, Nicolas Sarkozy change le fonctionnement de nos institution et délaisse l'histoire et l'image de la France pour inscrire son nom dans l'actualité...
A l'inverse la plupart de nos présidents ont désiré marquer leur mandat en l'inscrivant dans l'histoire française, en consacrant une bonne partie de leur temps et de leur énergie aux relations internationales, en prononçant des discours marquants, en se déplaçant sur des terrains symboliques, etc... Ils avaient l'arrogance de vouloir inscrire leur nom dans les livres d'histoires. Ils personnalisaient, en quelque sorte, la fameuse arrogance française...
Nicolas Sarkozy, lui aussi est arrogant... Mais il a la petite arrogance de celui qui veut voir sa photo dans le journal !
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