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jeudi 4 novembre 2010

Nicolas Sarkozy, le premier des courtisans ?

L'express publie les bonnes feuilles du livre de Dominique de Villepin consacré à l'esprit de cours sous la Vème République.

Il y fait une description de la présidence de Nicolas Sarkozy plutôt sévère (mais tellement vrai,  ajouterais-je, si je donnais mon avis).



Selon Dominique de Villepin, qui prend bien soin de ne pas confondre l'UMP (son parti) et "le sarkozysme", qui "privilégie l'instrumentalisation des peurs et érige la division en méthode"; a la particularité de "représenter la France d'un point de vue d'élites qui voudraient refaire la nation à leur image, ou plutôt à l'image de leurs intérêts".
Le livre "le Président des riches" du couple Pinçon-Chalot, ne dit pas autre chose et l'analyse selon laquelle une oligarchie gouverne la France est plutôt répandue.
Dominique de Villepin décrit un autre phénomène nouveau dans notre pays et que nous avons tous constaté : le Président fait grand cas de "l'opinion" celle qui s'exprime dans les sondages quotidiens.
Tel un candidat à la présidence de la République, Nicolas Sarkozy, modèle et fabrique sans cesse son action, ses discours et son personnage pour qu'il plaise à cette France divisée en catégories d'âges, de sexe, de CSP etc...
"Pour la première fois, le pouvoir se confond avec la cour. Mieux le pouvoir se fait cour. Voilà le paradoxe. Nicolas Sarkozy n'est pas tant le monarque offert aux regards que le premier des courtisans, qui s'épuise dans l'art de séduire l'opinion, qu'il a érigée en souverain en lieu et place du peuple", écrit l'ancien premier ministre de Jacques Chirac.
Le "sarkozysme" ne serait en fait qu'une course sans fin à l'obtention de bons résultats dans les sondages... Une campagne électorale permanente et affolante tant on le sait, l'opinion n'est que réaction à un évènement et à un moment précis.
La présidence de Nicolas Sarkozy, ainsi expliquée, éclaire dans mon esprit, la difficulté persistante du Président à investir sa fonction.
L'opinion n'est pas le peuple français porteur consciemment ou non de l'histoire, de l'avenir d'une nation, elle n'est qu'immédiateté et réaction à l'actualité. S'évertuer à la séduire c'est se condamner au mouvement perpétuel. Lors d'une campagne présidentielle, ce jeu de séduction est de rigueur puisqu'il faut sans cesse créer une attente afin que le jour J, l'opinion du moment exprime son désir (dirait Ségolène Royal). Seulement, une fois la bataille de l'opinion gagnée, il s'agit de gouverner un peuple qui s’inscrit dans un long mouvement historique, bien loin de la simple capture catégorielle qu'en feront régulièrement les sondeurs.
On peut aussi lire dans le magazine l'Express, quelques pages plus loin de celles consacrées à Dominique de Villepin,des extraits du livre de l'ancien ministre de Nicolas Sarkozy, Jean-Pierre Jouyet.
Ce dernier nous décrit lui aussi une cour qui s'adapte à l'actualité du moment, tantôt silencieuse au départ de Cécilia, tantôt chantante à l'arrivée de Carla.
Il rapporte entre autre, que le chef de l'Etat évoque dans l'avion présidentiel "son mépris pour la bourgeoisie provinciale rancie et portée à l'antisémitisme". "Ce qui le rendait très humain et sympathique. Un vrai homme d'ouverture", ajoute le ministre courtisan, oubliant, sans doute, que ce mépris évoque aussi une arrogance parisienne souvent décriée en province.
Evidemment, et Claude Chabrol l'a bien souvent montré, il y a beaucoup à dire des défauts de la bourgeoisie de province, pourtant elle a, selon moi, une qualité qui fait défaut à notre Président. La bourgeoisie de province obéit à des traditions le plus souvent de représentation, parce qu’elle a conscience elle, qu'elle est la continuité du passé et un éphémère élément de l'avenir. La bourgeoisie de province se montre avec retenue, elle sait s'effacer devant les règles et les codes imposés par son histoire et les lieux où elle se trouve.
C'est en somme ce que Nicolas Sarkozy n'a pas compris, l'Elysée s'impose à son occupant du moment. Ce palais est le symbole de la continuité, il n'a que faire de la "rupture", celui qui l'occupe est avant tout le Président de la France quelque soit son nom. Et un Président apporte sa pierre à un édifice forcément plus grand que lui, non ?
Dominique de villepin écrit  à propos de Nicolas Sarkozy: "La rupture, c'est une revanche (...). Il faut que la victoire soit totale, que le vaincu se soumette. Revanche personnelle mais aussi contre l'histoire de France, contre tout ce qu'elle porte."
Nicolas Sarkozy en escomptant remporter la victoire totale de l'opinion, peut-il, selon vous, soumettre la France à son image ?
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